5 choses à savoir sur Renault

1- 24 décembre 1898 : Louis Renault présente sa première voiture

C’est ce que l’on pourrait appeler la magie de Noël. Le 24 décembre 1898, Louis Renault, 21 ans, souhaite utiliser l’automobile qu’il vient tout juste de construire de ses mains. Son prototype est révolutionnaire grâce à une boîte de vitesses encore jamais-vue : la « prise directe ». Ce jour-là, l’un de ses grands frères insiste pour que Louis réveillonne avec lui et des amis. « Louis ! Ce soir, je réveillonne avec une quinzaine d’amis. Viens donc, tu as besoin de te détendre et bien mérité que l’on célèbre au champagne ton automobile », rapporte L’Équipe.

Le petit génie de l’automobile ne se fait pas prier et lorsque sonne l’heure du retour, Louis Renault prend le pari de gravir la rue Lepic, une côte pavée et pentue menant au Sacré-Cœur, à Paris. La « voiturette » impressionne tout le monde et Louis Renault remporte ce soir-là les « 12 premières commandes fermes » de l’histoire de Renault. Encouragé par ses frères, il décide de ne pas vendre son brevet et de fonder, quelques semaines plus tard, la société Renault frères.

2 – Les « Taxis de la Marne » ont dopé sa popularité

Si l’entreprise Renault a vu le jour à la toute fin du XIXe siècle, c’est bien la Première Guerre mondiale qui a participé à écrire sa légende auprès des Français. La guerre vient d’éclater et les troupes allemandes menacent déjà Paris. Pour gagner du temps et acheminer les renforts plus rapidement, le gouverneur militaire de Paris, le général Gallieni, propose de mobiliser les taxis parisiens pour transporter les soldats vers la Marne. Les taxis Renault, Type AG, permettront d’amener 4 000 hommes sur le front et de largement participer à l’effort de guerre.

Trente ans plus tard, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’entreprise Renault Frères est nationalisée. La raison ? Louis Renault, accusé de collaboration économique avec les autorités allemandes, est arrêté en septembre 1944. L’industriel décède un mois plus tard sans jamais avoir pu se défendre.

Les fameux taxis de la Marne construits par Renault
Les fameux « Taxis de la Marne »

3 – Nissan, pour le meilleur et pour le pire

Quel couple fêtant cette année ses 22 ans de mariage peut se vanter de n’avoir connu que des hauts ? Le couple Renault-Nissan ne fait pas exception. En 1999, Nissan, au bord de la faillite et distancé par Toyota, cherche simplement un allié pour survivre. Les patrons Louis Schweitzer et Yoshikazu Hanawa scellent leur union le 27 mars 1999. Renault prend 36,8% du capital Nissan. « Renault devient premier actionnaire de Nissan. Il y a donc un dominant et un dominé dans les textes, mais dans la pratique, il n’y en a pas », détaille Jean-Louis Loubet, professeur d’histoire à l’université d’Evry, au Point.

Louis Schweitzer et Yoshikazu Hanawa
Louis Schweitzer et Yoshikazu Hanawa

Très vite, le numéro deux de Renault, un certain Carlos Ghosn, est envoyé chez Nissan avec une seule mission : le redressement économique du constructeur japonais. À coup de fermetures d’usines et de licenciements, le franco-libano-brésilien réussit son pari. Nissan renoue enfin avec les profits et gonfle les résultats annuels de Renault. Cette réussite permet à Carlos Ghosn de prendre la tête des deux groupes en 2005. Mais dix ans plus tard, le gouvernement français crispe Nissan en annonçant une hausse du capital de 15 à 19,7 % de la part de l’État. Au bout de huit mois de crise, Renault-Nissan et l’État se réconcilient.

En 2016, le ménage à deux devient un trio avec l’arrivée d’un nouvel acteur dans l’alliance : Mitsubishi. Ensemble, Renault-Nissan-Mitsubishi devient le premier constructeur automobile de véhicules légers dans le monde en 2017 avec 10,6 millions de véhicules vendus. Les trois constructeurs devancent Volkswagen et Toyota. Mais l’alliance vacille un an plus tard avec l’arrestation de Carlos Ghosn, soupçonné de malversations financières, à Tokyo et de sa fuite digne d’un scénario de film hollywoodien. […]

4 – Renault a produit des modèles mythiques

Né il y a plus de 120 ans, Renault fait largement partie du patrimoine de la France. Sa longue histoire lui a donné le temps de produire des véhicules mythiques (Dauphine, 4CV, 4L, R16, R5…) auxquels de nombreux Français sont attachés. Parce qu’il est impossible de citer toutes ses réussites, arrêtons-nous sur deux modèles.

Commençons avec la 4CV appelée aussi la « motte de beurre » en raison de sa couleur jaunâtre venant d’un vieux stock de l’armée allemande. Pour les Français, cette voiture symbolise le retour à la normale après un conflit qui a éprouvé tout un pays. Présentée au salon de l’Automobile en octobre 1946, la 4CV reçoit un accueil triomphal du public. L’administration, elle, veut l’interdire à cause de ses phares trop bas. « De toute façon, vous en vendrez tellement peu », confie en 1946 un haut-fonctionnaire peu inspiré.

La mythique 4CV dans une pub en 1947La mythique 4CV dans une pub en 1947

Autre modèle, autre époque, autre réussite. Certes, la Renault Clio ne fait rêver personne avec son allure de citadine mais son succès est insolent. Depuis le premier modèle apparu au tout début des années 1990, Renault a écoulé plus de 16 millions d’exemplaires. Ce chiffre ne vous dit rien ? Il s’agit tout simplement de la voiture française la plus vendue de tous les temps.

5 – L’Étoile Filante, une voiture qui porte bien son nom

Si l’on vous demande de citer une voiture Renault, on fait le pari que personne n’évoquera l’Étoile Filante. Cette automobile bleue, à l’allure futuriste, a pourtant contribué à asseoir la notoriété de Renault aux États-Unis dans les années 1950. Le 5 septembre 1956, le bolide marque les esprits en établissant un record du monde de vitesse, avec une pointe à 308,85 km/h sur le lac salé de Bonneville dans l’Utah. Malheureusement pour l’Étoile Filante, la technologie de la turbine à gaz montre ses limites et son histoire se limitera à cet exploit.

L’Étoile Filante porte bien son nom
Source: https://cutt.ly/cExBw1v