Thau, De la légende aux légendaires

Couvrant 7500 hectares, le bassin de Thau est avant tout le plus grand étang du Languedoc-Roussillon. D’une profondeur moyenne de 4,50, l’étang va être cloisonné non seulement par les dépôts des cours d’eau mais aussi par les pêcheries implantées perpendiculairement au lido (favorisant les dépôts de sédiments et de débris végétaux) et par les digues créées pour accéder au littoral.

La légende

Par temps clair, les pêcheurs aperçoivent le sommet d’un clocher, dans l’eau de l’étang de Thau. Par temps brumeux, on entend les cloches de cette église noyée. Les plongeurs disent apercevoir des vestiges de constructions. On raconte que dans les fonds de l’étang repose une ville entière. Car une nuit de solstice, la terre aurait croulé dans un meuglement sourd – suite à l’éruption du volcan d’Agde, peut-être -, et l’étang a alors recouvert temples et palais. Mais où se trouve cette cité engloutie ? Dans l’anse de Sète, où des murs d’aqueduc semblent s’enfoncer dans l’étang. Pour le savoir vraiment, il faut suivre les daurades royales. Lorsque ces poissons se mettent en ligne, les arcs dorés de leurs fronts forment un escalier d’or… qui nous mène à l’entrée de la ville engloutie.

Hameaux de roseaux
Auprès des touristes, les pêcheurs d’étang ont joué de cette légende, usant des clochettes accrochées aux filets. Pour l’esprit rêveur des apnéistes, le courant chaud qui arrive dans l’étang autour de Balaruc, la « bise », peut provoquer des visions. Mais la vision d’une Atlantide locale ne tient que du roman : en 1976, l’équipe de l’archéologue Denis Fonquerle a bien trouvé des traces d’habitat lacustre englouti, par deux mètres de profondeur. En bien moins grandiose : un hameau de trois cabanes de roseaux, arrimées dans le sol par des pieux de chêne vert. Sur pilotis pour se protéger des bêtes sauvages ou, plus probablement, engloutie par une montée des eaux de 2 à 3 mètres.
A l’âge de bronze, au Ier ou IIe siècle avant J.-C., les premiers « Gaulois » se sont installés entre le Barrou et la Plagette à Sète, au lieu-dit la Sangade.

Les légendaires

degustation-coquillage-restaurant-archipel-thau-huitres-moules

C’est depuis l’Antiquité que l’étang est le lieu d’élevage des légendaires huîtres et coquillages. C’est dans ce milieu naturel sans équivalent en Europe, qu’est née l’ostréiculture moderne il y a près de 100 ans.

Deux mille personnes travaillent sur des exploitations conchylicoles essentiellement familiales. Entre Bouzigues, Mèze et Marseillan, les parcs à huîtres d’environ 600 établissements  s’étendent à perte de vue, produisant plus de 12 000 tonnes d’huîtres par an et garnissant près de 2500 grandes tables.

Les producteurs se feront un plaisir de vous faire déguster de frais et savoureux coquillages. Ils sauront sans nul doute vous conseiller le vin qui se mariera à merveille à votre plateau de fruit de mer !

Laissez-vous tenter…, installez-vous en terrasse face à la lagune : dépaysement garanti !

 

A noter, l’étang de Thau est un milieu fragile qu’il faut protéger de la pression du monde moderne, respectons-le.