Dans la lignée de l’Espace de 1984, Renault enchaîne en 1991 avec une deuxième mouture qui peaufine la recette du monospace. Standing supérieur, technologie en hausse, moteur V6, transmission Quadra et, en point d’orgue, prototype Espace F1 sont au programme. Retour sur un fringant trentenaire.
Le Renault Espace de première génération fut une véritable révolution en 1984. Il donna un véritable coup de pied dans la fourmilière automobile et permit de rebattre les cartes du premium dans la gamme du constructeur au losange. Aussi, au moment de son remplacement en 1991, une question cruciale s’est naturellement posée : fallait-il en faire une évolution ou refaire une révolution ? Renault a logiquement opté pour la première solution, plus rassurante pour une clientèle tout juste conquise de haute lutte. La marque a peaufiné une recette qui connaîtra par la suite un grand succès.
Le TGV de la route !
Les lignes bricolées des débuts (avant d’atterrir chez Renault, le projet de Matra fut proposé à Peugeot) n’ont plus lieu d’être. La deuxième mouture (code interne J63) est celle de la maturité. Les designers du losange adoucissent le style et soignent l’aérodynamisme. Fini les pièces rapportées, à l’instar des poignées de portes héritées des Renault 9 et Renault 11. Place à des éléments affleurants parfaitement intégrés aux flancs. Dans cette veine, les rétroviseurs sont harmonieusement placés dans la continuité du haut du capot. Ce gimmick fera date et sera ensuite repris sur l’Espace 3. Les ingénieurs, de leur côté, lui greffent le meilleur de la technologie de l’époque. Au propre comme au figuré le Renault Espace monte en puissance, avec sous le capot un moteur V6 PRV 2.8 l fort de 153 ch, soit le nec plus ultra de la production française.
Un noble bloc que le Renault Espace peut coupler à la transmission intégrale Quadra. Cet attelage haut de gamme permet au véhicule de gagner ses galons de TGV de la route. À bord, de petites attentions sont les bienvenues, à l’image des ceintures de sécurité à trois points présentes sur quatre des cinq sièges arrière. En effet, l’élément central fait exception et doit se contenter d’une simple sangle ventrale nomade, qui figurait déjà sur la première mouture. Mais c’est surtout l’allongement du gabarit, passant de 4,25 à 4,43 m, qui offre nettement plus d’aisance aux familles.
Quand l’Espace flirte avec une F1 !
Le fin du fin sera bien évidemment l’Espace F1, qui fera beaucoup pour l’image de cette nouvelle génération. Présenté en 1994 pour célébrer en grande pompe les dix ans de commercialisation du Renault Espace, ce prototype réalisé en deux exemplaires possède un agencement intérieur des plus singuliers. Au second rang, deux sièges indépendants encadrent un moteur V10 atmosphérique issu de l’univers de la formule 1.
D’une cylindrée de 3.5 l, il délivre aux roues arrière la bagatelle de 780 ch. Une mécanique d’anthologie notamment au niveau de la bande- son comme des accélérations. Le bolide est crédité d’un 0 à 200 km/h en 6,9 s et peut filer sur circuit à 310 km/h. Alain Prost en 1995, puis Jean Ragnotti en 2002 n’ont pas manqué d’assurer le spectacle à son volant. Nombreux s’en souviennent encore.
Vendu de 1991 à 1996, le Renault Espace 2 a séduit 316 518 clients, quand son prédécesseur a tout juste dépassé les 190 000 unités en sept années de commercialisation. Mais pour ce dernier, qui a ouvert la voie, tout était à faire. Ne lui jetons donc pas la pierre.
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