Une Renault Mégane RS arborant les mêmes couleurs et bandes que celles de la gendarmerie a été arrêtée pour imitation. Son propriétaire risque la prison. Or celui-ci préside une entreprise qui transforme des voitures pour les gendarmes, dont cette Mégane arbore le nom ostensiblement.
La gendarmerie de la Drôme (26) se félicite sur les réseaux sociaux d’avoir contrôlé et immobilisé, sur une aire d’autoroute située non loin de Valence, une Renault Mégane 3 RS qui « ressemble à s’y méprendre au véhicule de dotation des gendarmes », selon elle. De couleur bleue et présentant des bandes jaune vif comme celles des Mégane RS VRI (Véhicules Rapides d’Intervention), l’auto du contrevenant en question peut en effet être prise pour une voiture des forces de l’ordre vue de l’arrière.
L’image publiée par les gendarmes montre d’ailleurs un véritable véhicule rapide d’intervention au premier plan et, dans le fond, la poupe de la fameuse imitation arrêtée. Or, hormis sur son coffre, la Mégane contrôlée est flanquée en de multiples endroits du nom de la société à laquelle elle appartient, notamment sur son capot avant, et nulle part sa carrosserie ne porte le nom de la gendarmerie. Dès lors, arbore-t-elle « exactement la même sérigraphie avant/arrière que le véhicule rapide d’intervention », comme le clame la gendarmerie ?
L’histoire de cette Mégane arrêtée est d’autant plus cocasse, et sans doute difficile à avaler pour son propriétaire, qu’il s’agit du véhicule de démonstration de l’entreprise RAS (Rouler, Alerter, Signaler) Distribution, dont l’activité est la transformation très officielle de véhicules de série pour les gendarmes, policiers et autres pompiers ! La RS était d’ailleurs en route pour être exposée au Salon Solutrans de Lyon, événement dédié aux véhicules transformés, lorsqu’elle a été interceptée.
Six mois de prison encourus pour le propriétaire
La Mégane RS de démonstration de l’entreprise montpelliéraine a été immobilisée jusqu’à « remise en conformité par un garagiste » selon les gendarmes, autrement dit jusqu’au retrait d’au moins une partie de sa décoration. Bien que son propriétaire soit un fournisseur officiel des forces de l’ordre, Antoine Rafflin, président de RAS Distribution, fait l’objet d’une procédure délictuelle et risque jusqu’à six mois de prison et 7 500 € d’amende pour « pour l’infraction d’usage public de véhicule pouvant créer une méprise avec ceux de la gendarmerie », selon les termes administratifs.